Interview de Fakear : « All Glows c’est un bazar d’émotions, d’événements qui me soit arrivé »

A l’occasion de la collection printemps 2018 du festival les Z’Electiques, nous avons pu rencontrer Fakear pour lui poser quelques questions avant sa monté sur scène. Il nous parle  de ses influences, ses émotions et de son nouvel album All Glows, disponible depuis le vendredi 13 avril.

Salut Fakear ! Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Théo, j’ai 26 ans, je fais de la musique sous le nom de Fakear depuis 2010. C’est de la musique électronique essentiellement, influencé par pleins de choses mais surtout de la pop et de la world music.

Comment se passent les premières dates de ta nouvelle tournée ?

On a fait en tout quatre dates avec notre nouvelle configuration. Pour l’instant c’étaient quatre dates et quatre lieux très différents. On est en train de prendre nos marques sur scènes, tester nos limites. D’ici une à deux semaines ça sera bien rodé. Pour l’instant ça se passe étonnement bien par rapport aux autres années.

Appréhendes-tu tes concerts à l’internationale ? 

L’internationale c’est un taf vraiment différent par rapport à la France. En France, il y a ce truc où les concerts sont très attendues, il y a un show qui est mis en place, il y a énormément de moyens techniques. A l’internationale c’est beaucoup plus détente, voyages sac à dos. On va de salle en salle jouer notre concert… C’est mortel, c’est une autre expérience.

Il y a ton album All Glows qui sort le 13 avril. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Va-t’on trouver des sonorités similaires à tes autres EP ?

L’EP dont il se rapproche le plus c’est Karmaprana. Ça a été le même cycle de composition et d’inspiration. Le titre de cet album le résume bien : « All Glows », tout scintille. C’est un bazar d’émotions, d’évènements qui me soit arrivé. Karmaprana introduisait déjà cette notion de spiritualité un peu mystique dans ma musique, je pousse ce truc plus loin dans All Glows. C’est toujours teinté par ma muse, ma copine, qui est partout dans mon processus de composition. Elle fait encore plus partie de Fakear qu’avant.

Visuel de l’album Karmaprana.

Il y a des morceaux qui ont été composés à Los Angeles, en Suisse chez moi, d’autres sur la route… Il y a pleins de choses et j’ai l’impression d’avoir été beaucoup plus sincère et honnête dans cet album et d’avoir repoussé les frontières qui définissaient Fakear avant. Mes morceaux pop sont beaucoup plus pop et mes morceaux deep sont beaucoup plus deep.

On va maintenant parler de ton personnage Fakear. Est-ce qu’il y a vraiment une différence entre Fakear et Théo ?

Je ne sais pas si la différence est vraiment palpable dans le sens où on peut voir entre Théo et Fakear les deux entités. J’essaye de les marier ensemble dans la vie quotidienne : essayer de me servir des points forts de Fakear dans la vie de Théo et de me servir des points forts de Théo dans la vie de Fakear. Je ne saurais pas dire maintenant si c’est un masque ou une armure, un bouclier derrière laquelle je me planque.

On entend beaucoup de sonorités exotiques, des instruments que l’on n’a pas l’habitude d’entendre dans tes sons. Est-ce qu’on retrouvera cette idée de voyage dans All Glows ?

Il y a toujours ce truc de voyage terrestre. Y a des sons qui viennent d’Asie, d’Afrique etc… Y a ce côté africain qui n’est pas présent dans les autres albums. All Glows c’est surtout un voyage intérieur, ce voyage vers la découverte de soi-même et de la spiritualité. Il y a aussi le développement personnel, ce remettre en valeur et remettre en valeur son corps et son bien être avant même de le tourner vers l’extérieur.

J’ai vue sur plusieurs de tes interviews que t’étais passé du rock à l’électro. Est-ce que tu es nostalgique de cette époque ? Tu te sens bien dans l’électro en ce moment ?

Je me sens hyper bien dans l’électro mais finalement j’ai l’impression que le rock m’a rattrapé malgré moi dans le sens où dans Karmaprana et dans All Glows j’ai ressorti la guitare. Du coup je ressors aussi la guitare sur scène. La dimension rock’n’roll ne me manque plus maintenant parce que j’ai réussi à l’intégrer dans Fakear et elle a complètement sa place. Jusqu’à présent je n’arrivais pas du tout à savoir comment faire pour l’intégrer. Je ne sais pas si c’est la tournée aux Etats-Unis, faire plein d’énormes show avec Odesza et puis de voir tous ces moyens mis en place qui m’a débloqué. Quand je suis rentré chez moi et que je me suis mis à composer cette album, j’ai pris la guitare et puis je me suis dit « ça coule de source ».

Comment tu te prépares lors d’un concert ou d’un festival comme Les Z’eclectiques ? Est-ce que tu es stressé ?

Ça dépend. La dernière date où j’ai eu le trac c’était Strasbourg car c’était la première date de la tournée. Je pense que je vais en avoir aussi un petit à Paris. Ce qui est trop bien avec les festivals comme ici c’est qu’il n’y a pas ce truc de trac, c’est une ambiance familiale. Même si il y a 5000 ou 6000 personnes on va s’amuser quand même. Je trouve que c’est les dates les plus plaisantes en tournée. On se prépare en déconnant, en buvant des coups, en allant se balader, en découvrant la ville…

Il n’y a pas vraiment de vrai rituel. On a changé notre morceau d’introduction. Je ne sais pas si tu vois mais c’est un morceau de A Tribe Called Red, qui s’appelle Stadium Pow Wow. C’est un énorme Haka et c’est mortel car c’est notre morceau d’introduction, tout le monde l’entend et puis nous derrière on fait le Haka pour de vrai pour se préparer.

Est-ce que tu t’es intéressé aux autres artistes qui sont présents sur le festival (Gaël Faye, Lorenzo, Salut c’est cool…) ? Est-ce que tu les écoutes ?

J’apprécie beaucoup ce que fait Gaël Faye mais je n’écoute pas énormément. J’écoute pas mal Lorenzo. J’apprécie ce qu’il fait et je l’ai croisé tout à l’heure en loge, j’ai eu l’occasion de lui dire. Salut c’est cool c’est des vieux copains de tournée pour le coup, on s’est croisé tellement de fois. C’est un peu la famille, c’est marrant.

Qu’est-ce qui t’as inspiré et qui t’inspires maintenant ? Est-ce qu’il y a des artistes qui t’ont fait devenir Fakear ?

Hors de toutes les influences du style mes voyages, mes émotions, ma copine j’ai été très longtemps inspiré par Bonobo et toujours actuellement. C’est celui qui m’a catapulté dans ce style musical. Par Flume en suite… Cette année et même l’année dernière ça a vachement été teinté par Odesza. Je les avais déjà rencontrés et je les appréciais déjà beaucoup humainement. Pour le coup j’ai pu faire une tournée avec eux aux Etats-Unis et voir à quel point là-bas c’était complètement énorme Odesza. J’ai pu voir à quel point eux ils restaient humain face à ça et puis qu’ils en avaient rien à foutre faire. Ils m’ont énormément influencé pour cet album qui arrive que ce soit humainement ou musicalement.

J’écoute toujours énormément de musique africaine, de world musique. Ça reste toujours en tache de fond dans tout ce vivier de world musique. C’est un peu le tiers-monde de la musique et c’est dommage d’ailleurs que ce soit aussi vaste et flou.

Est-ce par tes sons tu aimerais bien que ce genre de musique (musique africaine, world musique…) soit un peu plus populaire ?

Je ne sais pas. On pourrait aussi dire que Fakear c’est de la récupération souterraine. Je n’ai pas la volonté de mettre ça plus en valeur mais plutôt d’utiliser ces sonorités là qu’on n’a pas l’habitude d’entendre dans notre monde, notre oreille occidentale pour créer un imaginaire qui appartient encore à autre chose. Même si je veux prendre des chants pygmées, moi je vais les mettre et pour moi ça va venir d’une autre planète et ça ne va pas en rapport avec les pygmées.

Est-ce que tu as déjà été étonné par la popularité de tes sons ?

Pour mon premier étonnement ça a été La Lune Rousse. C’était un track que je ne pensais pas mettre dans mon EP à la base et j’ai été convaincu par des potes qui m’ont dit « Met-le ». Puis finalement c’est devenu un peu « la chanson ».

Dans l’album Animal j’avais un petit peu « snippé » Animal, Silver… J’avais un peu parié sur ces trois-là et ils ont marchés.

Dans Karmaprana j’étais super étonné.  La chanson Out of Breach qui décolle alors que moi je ne savais pas du tout ! C’était rigolo car c’était mon manager qui était le seul à y croire dur comme fer et qui disait « Cette chanson elle va cartonner !».

Y a toujours un truc où ça m’étonne parce que c’est une composition super originale Fakear ! C’est de la musique avec des voix qui forment des phrases qui veulent rien dire, avec des sons « chelous » pompés sur Youtube ou autre. Puis finalement ça accroche et ça me fascine toujours.


DISPONIBLE PROCHAINEMENT SUR YOUTUBE

 L’album de Fakear est sortie le 13 avril. Il est disponible sur toutes les plateformes de streaming légales. Je remercie énormément le festival Les Z’eclectiques pour nous avoir permis de réaliser cette interview.

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